Prismes de Glan
Types de polariseurs :
On utilise actuellement deux principaux types de polariseurs les polariseurs
plans et les polariseurs à prismes.
Polariseurs plans :
Les
premiers sont les "Polaroïd" constitués par une matrice d'alcool polyvinylique
(PVA) dopé à l'iode dont les molécules sont orientés par étirement de la feuille.
Ils sont bon marché, ont une grande acceptance (domaine des angles d'incidence
utilisables) et peuvent avoir une grande surface utile. Ils ont une bande passante
limitée, sont sensibles aux températures élevées et ne supportent donc pas les fortes puissances
lumineuses.
On trouve maintenant les polariseurs "Polacor" constitué
par un verre dopé à l'argent. Ils sont assez bon marché, ont une grande acceptance
mais la bande passante est limitée et les puissances supportées sont assez faibles.
Polariseurs
à prismes :
Dans un cristal biréfringent, un rayon de lumière naturelle est séparé
en deux rayons totalement polarisés à 90° l'un de l'autre qui se propagent avec
des vitesses différentes. (indices ordinaire no et extraordinaire ne)
Tous les systèmes polariseurs à prisme sont basés
sur le même principe : On fait en sorte que l'un des rayons subisse une réflexion
totale sur la face de séparation entre deux prismes identiques collés ou séparés
par une lame d'air. Pour l'autre rayon l'ensemble se comporte comme une lame
à face parallèle.
Le premier dispositif de ce type a été conçu par Nicol.
Il présente deux inconvénients majeurs. Sa taille est complexe et comme
l'incidence d'entrée n'est pas nulle, il décale le rayon transmis.
Prisme
de Glazebrook ou de Glan-Thomson :
Il est constitué par deux prismes
rectangles de calcite dont les axes optiques sont parallèles à la face de jonction.
Le plan d'incidence moyen du faisceau sur la face de jonction est normal à l'axe
optique. Tous les rayons extraordinaires de ce plan se réfractent sur
la face d'entrée et la face de jonction en suivant les lois de Descartes avec
un indice ne égal à l'indice principal extraordinaire. Pour que leur transmission
soit assurée, il suffit que l'indice N de la colle soit supérieur à ne. Par
contre si l'indice no est supérieur à N, le rayon ordinaire subit une
réflexion totale sur le dioptre de jonction.
En I, on a sin( i ) = n.sin
( r ). Soit a l'angle BCA du prisme. En J, l'angle d'incidence sur la jonction
est j = 90° - a + r. Sur ce dioptre, on a : n.sin( j ) = N.sin( k ).
Avec
de la calcite et avec les colles utilisables, on voit que l'angle a doit être
voisin de 20°.
Avantages : On peut constater en faisant varier l'incidence
que l'acceptance de ce polariseur est assez importante.
Inconvénients
: Comme l'angle a est petit, ce prisme est volumineux. La colle peut limiter
la bande passante et la puissance admissible.
Prisme de Glan-Foucault :
Il est constitué
comme le Glazebrook par deux prismes rectangles de calcite dont les axes optiques
sont parallèles à la face de jonction, mais cette fois, la colle est remplacée
par une lame d'air d'épaisseur voisine de 1/10 de mm. En utilisant les relations
entre les angles, on voit qu'avec de la calcite l'angle a doit être voisin de
50°.
Avantages : Comme l'angle a est grand, ce prisme est beaucoup
moins volumineux qu'un prisme de Glazebrook. La puissance admissible est élevée.
Inconvénients
: On peut constater en faisant varier l'incidence que l'acceptance de ce
polariseur est faible. Il peut y avoir des réflexions multiples au niveau de
la lame d'air.
La calcite est pratiquement le seul matériau
ayant une grande bande passante, une bonne transparence et un écart important
entre les indices ne et no (qui conditionne le champ utile).
Les cristaux
de bonne qualité optique sont devenus rares et le coût de ces prismes est important.
(Un Glan-Foucault de 20 mm d'arête coûte environ 2500 €).
Il existe aussi
un prisme de Glan-Taylor. Comme le Glan-Foucault c'est un prisme à lame d'air
mais cette fois les axes optiques sont parallèles à la face d'entrée. Le rayon
extraordinaire vibre dans le plan de figure. Il est possible pour ce prisme
d'éliminer les réflexions du rayon ordinaire sur la lame d'air en prenant j
égal à l'angle de Brewster.
L'applet :
Les boutons radio "Glan-Thomson" et Glan-Foucault" permettent
de choisir le type de prisme étudié.
Pour le prisme de Glan-Thomson, la
liste de choix permet la sélection de la colle utilisée pour l'assemblage.
On
peut faire varier l'incidence de la lumière incidente en glissant le curseur
avec la souris.
Les rayons extraordinaires sont tracés en bleu. Ils vibrent
normalement au plan de figure. Les rayons ordinaires sont en rouge. Avant
le prisme la lumière n'est pas polarisée.
Bien remarquer que les valeurs
des angles limites correspondant au fonctionnement désiré (émergence d'un seul
rayon) ne sont pas symétriques.
Pour le Glan-Thomson, le rayon ordinaire
après réflexion sur AC subit une seconde réflexion sur BC : il faut dépolir
cette face pour éviter des réflexions multiples à l'intérieur du prisme.
Données
utilisées :
*
Cristal : Calcite (uniaxe négatif) no = 1,6584; ne = 1,4865; Bande passante
: 300 nm à 2700 nm
* Huile de lin N = 1,485; Glycérine N = 1,474; Baume du
Canada N = 1,55.
* Angle a :
Glan-Thomson a = 20°, Glan-Foucault a = 50°.
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